«Espérons que le minerai qui sort du Québec va servir à nous payer» - Linda Noël, de Laval Fortin Adams, fournisseur de Canadian Royalties

Publié le 05/10/2013 à 00:00

«Espérons que le minerai qui sort du Québec va servir à nous payer» - Linda Noël, de Laval Fortin Adams, fournisseur de Canadian Royalties

Publié le 05/10/2013 à 00:00

Ils se souviennent de l'air radieux de Jean Charest, le 29 août 2011 à Beijing : à ses côtés, le pdg de Jilin Jien Nickel et propriétaire chinois de Canadian Royalties (CR), M. Wu Shu, annonçait que l'entreprise doublait à 800 millions de dollars son investissement dans la mine Nunavik Nickel.

Cette annonce, les fournisseurs de Canadian Royalties l'ont maintenant de travers. Depuis plusieurs mois, ils se battent bec et ongles pour se faire payer. Les hypothèques légales qu'ils ont prises varient de 40 000 $ à 15 M$.

«C'est l'enfer !» s'exclame Linda Noël, directrice générale de Laval Fortin Adams, qui réclame 15 M$ de factures impayées à CR sur un contrat de 25 M$, lequel représente presque la moitié de son chiffre d'affaires. «Tout cela a des effets en cascade, dit-elle. Nos fournisseurs nous poursuivent pour 10 M$.»

Le 26 septembre, son entreprise a mis aux enchères des équipements flambant neufs qu'elle avait achetés pour réaliser son contrat avec la minière chinoise.

«On a fait des prouesses pour livrer à temps. Ils nous ont dit qu'ils étaient solides, raconte de son côté Marc Simard, directeur des opérations de Charl-Pol Saguenay. De notre côté, on les a payés, nos fournisseurs.»

Reprise de contact

Les Affaires a appris qu'après plusieurs semaines de silence, la nouvelle administration de CR a commencé à discuter avec des fournisseurs. Certains, dont Genivar, auraient été payés à 100 %. Mais d'autres attendent depuis l'année dernière.

«Ils ont toujours été de mauvais payeurs», dit Simon Goulet, directeur des travaux civils de Iglu Construction. Cette coentreprise inuit-québécoise poursuit CR au civil pour 6 M$, en plus d'avoir pris une hypothèque légale et un préavis de saisie.

D'autres fournisseurs préfèrent la solution douce. «Avant de dépenser de l'argent en frais juridiques, on leur donne une chance de se restructurer. Mais s'ils ne nous paient pas avant le début de l'hiver, on ne fera plus de transport pour eux», dit Michael Gordon, un dirigeant de Makivik - le bras financier de l'administration inuit, propriétaire du transporteur maritime NEAS.

Ce qui peut rassurer, c'est que la mine est assise sur des réserves valant des milliards de dollars, et qu'elle produit. Les Affaires a appris que CR a organisé deux livraisons de 15 000 tonnes de cuivre à destination de l'Allemagne, qui seront effectuées d'ici la fin d'octobre à bord du navire Federal Power.

«On espère que le minerai qui sort du Québec va servir à nous payer», lance Linda Noël. Sinon, à quoi bon dire qu'on ne veut pas se faire piller nos ressources, se demandent plusieurs fournisseurs. S.D.

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