Il s'est fait attendre. C'est finalement au bout de la troisième salve d'applaudissements qu'il est apparu. Le regard assuré, le torse bombé, le sourire aux lèvres, Nicolas Sarkozy a fait son entrée. Tels des groupies, les quelque 800 gens d'affaires réunis dans la salle du Palais des congrès de Montréal se sont précipités vers lui, histoire d'apercevoir une main, un bras, un bout de tête...

Aucun doute. Le 23e président de la République française, qui s'exprimait le 25 avril à la tribune de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, a été accueilli comme une véritable star.

Mais qu'avait-il à dire ? Il a réaffirmé sa foi en l'Europe. Rien de très surprenant. Nicolas Sarkozy a souvent défendu l'Union. En fait, j'ai plutôt été interpellée par ses déclarations-chocs sur la gestion. Jugez par vous-même : «Le leadership, c'est de prendre une décision avant les autres et de l'imposer malgré les autres.» Ou encore : «Le consensus interdit de prendre la bonne décision. La bonne décision est celle que l'on doit prendre rapidement, au moment opportun. Attendre le consensus, c'est refuser la progression.»

On aime ou on n'aime pas. Mais dans tous les cas, il faut du courage pour prendre des décisions. C'est d'ailleurs ce qui ressort de notre manchette portant sur les leçons de gestion des Canadiens. Un exemple : Marc Bergevin, le nouveau directeur général de la Sainte-Flanelle, a réembauché Michel Therrien, un entraîneur que l'équipe avait pourtant congédié.

Soyez honnête, en tant que gestionnaire, n'avez-vous jamais songé à réembaucher un employé remercié, puis rejeté cette idée, car «ça ne se fait pas» ?

Le courage, c'est parfois de faire les choses autrement, d'aller à contre-courant, de briser les conventions, en ignorant les critiques.

Évidemment, l'histoire ne dit pas si, avec tout ce courage, les Canadiens gagneront la Coupe Stanley. Pas plus qu'elle ne dit si, avec tout son courage, Nicolas Sarkozy fera un retour en politique...