Du bois jusque dans le lait au chocolat

Publié le 16/11/2013 à 00:00, mis à jour le 14/11/2013 à 15:27

Du bois jusque dans le lait au chocolat

Publié le 16/11/2013 à 00:00, mis à jour le 14/11/2013 à 15:27

CelluForce a mis au point un procédé permettant d'augmenter la résistance et la durabilité de certains produits en y intégrant un dérivé de la cellulose du bois pendant leur phase de production. Cette petite révolution a un nom : la nanocellulose cristalline (NCC).

«C'est une particule nanométrique très forte, dont les paramètres sont huit fois plus résistants que ceux de l'acier inoxydable. Comme nous sommes dans l'univers de l'infiniment petit, il est possible de l'utiliser comme additif pour différents produits», dit Jean Moreau, président de CelluForce, une entreprise issue d'un partenariat entre Domtar et FPInnovations, en 2010.

Les expériences effectuées jusqu'à présent démontrent que la NCC augmente considérablement la résistance des fluides auxquels elle est incorporée. Dans le cas d'un adhésif comme la colle, elle augmenterait la résistance d'environ 25 %. «Elle structure les éléments d'un produit en créant une sorte d'échafaudage entre les différents composants», dit-il. Bref, elle donne du tonus.

L'avantage environnemental est double. Une plus grande durabilité permettra de réduire la consommation d'un produit ainsi que de réduire l'utilisation des substances synthétiques et chimiques jusqu'à présent nécessaires pour obtenir des résultats semblables.

Nombreux débouchés

Quoique toujours au stade de la R-D, CelluForce estime que le marché spécialisé de la NCC est très prometteur. «Il peut atteindre plusieurs milliards de dollars», affirme M. Moreau.

Outre les adhésifs et la peinture, de nombreuses voies seront explorées au cours des prochaines années : matériaux composites, ciment et béton, produits cosmétiques et pharmaceutiques ainsi que les produits pétroliers et gaziers.

Même le secteur alimentaire est dans la ligne de mire de CelluForce. «Il s'agit d'un produit consommable, non toxique, qui pourrait avoir des effets intéressants dans les liquides alimentaires. Un de nos collaborateurs le teste actuellement avec du lait au chocolat, et on constate que les saveurs sont mieux réparties», dit-il.

C'est à son usine de démonstration de 35 000 pi2 à Windsor, sur les terrains de Domtar, que CelluForce produit de la NCC. L'usine a été construite au coût de 36 millions de dollars. C'est là qu'on transforme la fibre de bois en NCC. «La NCC ne demande pas beaucoup de bois. Quatre tonnes de bois sec permettent de produire une tonne de NCC», explique M. Moreau. Il précise qu'une petite quantité de nanocellulose permet d'avoir les effets désirés dans les produits. «Le papier se vend à environ 1 $ le kilo. La NCC sera vendue à plus de 30 $ le kilo.»

Au cours de la prochaine année, CelluForce continuera la recherche. Puis, si les résultats sont satisfaisants, elle commencera la construction d'une usine commerciale qui pourrait entrer en production en 2016.

À la une

Le Parachute pour soutenir la santé mentale des entrepreneurs

L’initiative Le Parachute s'étendra dans tout le Québec, afin d’améliorer la santé mentale des entrepreneurs.

Justin Trudeau annonce de nouvelles mesures pour développer les services de garde

Le gouvernement offrira aussi une exonération de prêt étudiant aux éducateurs de la petite enfance des régions rurales.

Services de garde: au tour de la FTQ de se plaindre des «faux-fuyants» de Québec

Mis à jour il y a 44 minutes | La Presse Canadienne

Comme la CSQ, la FTQ affirme que même si Québec n’est pas prêt à déposer son offre salariale.