Le marché des capitaux canadien montre des signes de vie en cette période des Fêtes malgré la morosité économique. Dix entreprises canadiennes ont récolté 9,8 milliards de dollars dans le cadre d'émissions d'actions pour garnir leur bas de Noël.

Nous sommes encore loin de l'effervescence des financements et des transactions observée pendant la première moitié de 2008, mais ces émissions d'actions indiquent "qu'il y a encore des acheteurs de titres de qualité à bon prix", dit Vincent Delisle, stratège chez Scotia Capitaux.

"La réalisation de plusieurs émissions de taille est encourageante. Elles insuffleront un peu de confiance dans l'industrie du courtage et sur les marchés des capitaux", indique Jack Rando, directeur de l'Association canadienne du commerce des valeurs mobilières. Comme le révèle la décision de Weston de se constituer un coussin de 5 milliards de dollars en vendant sa boulangerie américaine, les entreprises les mieux placées pour profiter des occasions d'affaires que la crise engendrera seront celles ayant les reins solides et disposant de liquidités, souligne Irwin Michael, gestionnaire des Fonds ABC.

Les banques et les assureurs ont réalisé les plus importantes émissions d'actions pour gonfler leur capital de base afin de calmer les craintes des investisseurs quant à leur solvabilité. Le rendement élevé de leur dividende, de 6 %, indique que les investisseurs mettent en doute la capacité des institutions de le maintenir.

En fonction du niveau des taux d'intérêt actuels, leur rendement de dividende serait plutôt de 2,5 % en temps normal.

"Même si elles dévaluent d'environ 3 % l'avoir de leurs actionnaires actuels, ces émissions constituent un bon compromis. Le nouveau capital peut atténuer les craintes à l'égard des dividendes futurs", explique Marc Dalpé, associé du Groupe Dalpé-Milette.

Ailleurs dans le monde, le brasseur belge Anheuser-Busch InBev vient de placer pour 10 milliards de dollars d'actions.

dominique.beauchamp@transcontinental.ca