«Dans le secteur de la santé, le gouvernement décourage l'entrepreneuriat» - Yanick Labrie, économiste à l'Institut économique de Montréal

Publié le 21/01/2012 à 00:00

«Dans le secteur de la santé, le gouvernement décourage l'entrepreneuriat» - Yanick Labrie, économiste à l'Institut économique de Montréal

Publié le 21/01/2012 à 00:00

Par Suzanne Dansereau

Vous affirmez que l'État québécois met des bâtons dans les roues des entrepreneurs oeuvrant dans le domaine de la santé. Est-ce parce qu'ils ne respectent pas la Loi canadienne sur la santé, qui garantit l'universalité et l'accessibilité aux soins ?

Non, ça n'a rien à voir. C'est le Régime de l'assurance maladie du Québec qui crée des obstacles tels que les entrepreneurs se découragent ou vont ailleurs. Lorsque Québec a dû se plier au jugement Chaoulli ouvrant la voie à la création de cliniques de chirurgie privées, la RAMQ a limité la participation au capital de ces entreprises à des médecins et a restreint la composition de leurs équipes dirigeantes. J'ai beau chercher les raisonnements derrière ces restrictions, je ne vois que des motivations politiques.

Quel est le but recherché ?

L'État québécois ne veut pas qu'il y ait plus de services de santé ou de meilleurs services ! Il rationne ces services dans le but de contrôler ses coûts. Or, les entrepreneurs privés en santé naissent pour répondre à des besoins causés par ce rationnement. Par exemple, Myca, une PME de Québec, a inventé un système révolutionnaire de consultation médicale virtuelle qui fait économiser du temps aux patients et aux médecins. Myca a été tellement embêtée qu'elle a décidé d'offrir ses services aux États-Unis et pas au Québec ! Le système québécois décourage non seulement l'entrepreneuriat, mais l'innovation.

Et c'est par crainte de payer plus ?

Oui. Mais c'est une très mauvaise vision, car l'innovation et l'augmentation de l'efficacité mènent à des gains de productivité. Le cas de l'entreprise montréalaise Lasik est un exemple probant de ce que peut accomplir une entreprise privée : depuis que ce service de chirurgie au laser pour les yeux existe, le marché est dynamique, les innovations abondent, la qualité s'améliore constamment et les prix baissent ! LASIK a eu les coudées franches, parce que son service est classé «non médicalement requis», donc pas en concurrence avec les services de la RAMQ. Il faut donner les mêmes coudées franches aux entreprises qui innovent dans la prestation de services médicalement requis. Il n'y a pas raison de croire qu'elles n'obtiendront pas les mêmes résultats.

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