Avez-vous dit "informatique dans les nuages" ?

Publié le 02/05/2009 à 00:00

Avez-vous dit "informatique dans les nuages" ?

Publié le 02/05/2009 à 00:00

Cloud computing. Difficile de ne pas avoir entendu parler du concept tant il est à la mode ces derniers temps.

L'informatique dans les nuages désigne l'utilisation de services informatiques et de logiciels en ligne sans que ceux-ci et les données qui y transitent soient installés dans un ordinateur ou présents dans des systèmes d'information. L'informatique dans les nuages, parfois appelée informatique dématérialisée, fait appel à la mémoire et aux capacités d'ordinateurs et de serveurs répartis dans le monde entier et reliés par Internet.

Google offre de l'informatique dans les nuages quand elle permet aux internautes d'utiliser son application Google Docs et de créer des textes, des tableaux de données et des graphiques sans que cette application soit installée dans l'ordinateur de l'utilisateur.

Amazon propose des services de stockage de données ou de la puissance de calcul à qui en a besoin contre des frais mensuels minimes ou gratuitement, en se finançant par la publicité. Salesforces.com a fait fortune en offrant des logiciels en ligne de gestion de la relation client (CRM, en anglais) et en assurant le stockage des données, la gestion du logiciel et de ses mises à niveau.

Des avantages indéniables

Une entreprise qui a recours à des services informatiques dématérialisés n'a plus besoin de posséder ni d'exploiter des centre de données, de salle de serveurs ou d'ordinateurs dédiés au calcul ni de payer des frais de licence (logiciels de traitement de texte, de tableur, de CRM). Tout ce qu'il lui faut, ce sont des ordinateurs performants et une bonne connexion Internet sans limite mensuelle.

Le recours à l'informatique dans les nuages, disent ses défenseurs, permet de faire des économies appréciables et apporte une flexibilité accrue. En effet, l'entreprise peut disposer de la puissance informatique et des services voulus au moment où elle le souhaite. Finis les investissements importants en TI pour répondre à des pics de demande ou pour décrocher de nouveaux contrats. Elle n'est pas liée non plus par un contrat de longue durée comme c'est le cas dans la plupart des ententes d'impartition.

La vigilance est de mise

En théorie, cette approche est extrêmement intéressante. Selon plusieurs instituts de recherche comme Gartner, ce marché devrait exploser d'ici 2013. "Il y a quand même un hic, un gros hic d'ailleurs", remarque Gérard Blanc, conseiller en TI chez GBA Conseils.

En effet, l'offre de services informatiques dématérialisés n'est pas si développée que cela. De plus, il y a d'importantes interrogations concernant le stockage des données, leur sécurité, leur confidentialité ou la garantie d'exécution de ces services.

"Le cloud computing, c'est encore pire que le recours à un impartiteur. L'entreprise n'a aucune certitude et presque aucun contrôle, surtout si elle ne veille pas au grain au moment de signer son entente de service", ajoute M. Blanc.

Imaginez une entreprise qui a recours à des logiciels de CRM en ligne. Cette dernière n'a aucun contrôle sur les données clients qui seront utilisées dans ce logiciel. Ou seront stockées ces données sensibles ? Qui pourra y avoir accès ? "L'entreprise ne sait plus où sont ces données, si elle en demeure propriétaire et si elle pourra les récupérer le jour où elle décidera de se passer de son fournisseur de service", remarque Michel Laferté, conseiller en gestion aux services d'affaires mondiaux d'IBM.

jerome.plantevin@transcontinental.ca

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