Le marché des immeubles à bureaux est en pleine ébullition à Québec. Entre 2009 et 2012, il se sera construit dans la capitale 1,85 million de pieds carrés d'espaces de bureaux, soit autant qu'à Montréal.
«Pourtant, le marché de Québec est cinq fois plus petit», a noté Marie-France Benoît, directrice pour l'Est du Canada chez Altus InSite à l'occasion d'une conférence sur les tendances du marché immobilier organisée par l'Institut de développement urbain de Québec.
On prévoit dans la capitale des investissements de 370 millions de dollars (M $) pour la construction d'immeubles de bureaux d'ici deux ans, ce qui ajoutera 1,1 million de pieds carrés à l'offre actuelle.
Deuxième vague
Une première vague de construction s'est produite en 2009-2010, car Québec a été plutôt imperméable à la récession.
La deuxième vague d'investissements débute cette année et se poursuivra jusqu'en 2013, prévoit-on chez Altus. Malgré l'ajout d'un nombre considérable de locaux pour bureaux ces dernières années, le taux d'inoccupation est resté le plus faible du pays, à 4,8 % (il est de 8,6 % à Montréal).
Le taux d'inoccupation est relativement élevé dans le quartier Saint-Roch au centre-ville, à 10,5 %, mais il est très faible dans le secteur du boulevard Laurier, à 2,8 %, malgré la construction de bâtiments d'une quinzaine d'étages. L'absorption des nouveaux espaces se fait très rapidement dans cette zone, où plusieurs autres projets de développement sont d'ailleurs envisagés.
Altus remarque par ailleurs le retour des investisseurs nationaux à Québec. Mme Benoît a expliqué que la rareté des immeubles à acquérir dans les grandes villes force les investisseurs à s'intéresser aux marchés secondaires, dont Québec fait partie. Les déconvenues du marché boursier stimulent les investissements dans le secteur immobilier, qui offre des rendements intéressants.
Entre 2005 et 2007, les grandes firmes avaient fait des acquisitions de 811 M $ à Québec. Après quelques années à bouder le marché, elles reviennent. Depuis l'été dernier, elles ont investi au moins 125 M $ dans la région de la capitale. GE Real Estate a notamment acheté le complexe immobilier Samuel- Holland au centre-ville pour 98,5 M $, soit 10 M $ de plus que le prix payé en 2007 par le précédent acquéreur.
«Personne n'aurait alors pu imaginer que cet immeuble résidentiel prendrait autant de valeur sans investissement significatif», a remarqué Mme Benoît.
7 $
Hausse du prix des loyers bruts au pied carré dans les immeubles de classe A entre 2002 et 2011 à Québec. Il atteint actuellement 27,69 $ en moyenne contre, 31,10 $ à Montréal.
