Apprendre de l'expérience des autres

Publié le 21/02/2009 à 00:00

Apprendre de l'expérience des autres

Publié le 21/02/2009 à 00:00

La conversion aux IFRS n'est pas une mince affaire. Mais les entreprises canadiennes peuvent se consoler : elles l'auront vraisemblablement plus facile que les européennes, passées par là avant elles.

"L'Europe partait de beaucoup plus loin que le Canada", souligne Philippe Thieren, associé chez PricewaterhouseCoopers. D'origine belge, il était en Europe de 2001 à 2003 au moment où les entreprises commençaient à planifier la transition.

Les différences entre les IFRS et les normes européennes étaient bien plus nombreuses et importantes qu'elles ne le sont avec les PCGR canadiens. En outre, à l'époque, les IFRS étaient en évolution. De nouvelles normes étaient adoptées régulièrement. Ce n'était pas toujours évident à suivre.

Malgré ces obstacles, les entreprises européennes ont réussi leur passage. Philippe Thieren ne se souvient pas d'une société qui ait fait vraiment mauvaise figure, pas plus d'ailleurs que Damien Mortreux, associé du bureau de Paris d'Ernst & Young, venu prêter main forte à ses collègues de Montréal pendant la transition canadienne.

Bien sûr, certaines ont tiré davantage la patte que d'autres, admettent les deux experts. Généralement, c'était parce qu'elles étaient moins bien organisées, ont entrepris le projet très tard ou ont sous-estimé la tâche. Les principales leçons que les entreprises canadiennes peuvent en tirer sont évidentes, et traitées à d'autres endroits dans ces pages : commencer le plus tôt possible (il est déjà tard en ce moment) et planifier, planifier, planifier !

Cela dit, l'expérience européenne a permis de dégager d'autres bonnes pratiques.

> Obtenez l'engagement de la direction

La mise en oeuvre des ces importants changements requiert un solide leadership de la direction. Si les dirigeants et les membres du conseil d'administration considèrent le projet comme prioritaire, il sera plus facile d'obtenir l'adhésion et l'engagement du personnel. À cet égard, l'établissement d'un lien entre les objectifs de l'entreprise et les exigences relatives aux IFRS permet de mieux faire comprendre l'importance de la transition.

Par ailleurs, la participation de différents services est requise pour attacher toutes les ficelles. N'oubliez pas que les nouvelles normes entraînent non seulement des changements dans la comptabilité, mais aussi dans plusieurs secteurs de l'entreprise.

> Portez attention à la divulgation par voie de notes

"En Europe, cet aspect n'a pas été assez anticipé, constate Damien Mortreux. Plusieurs ont dû travailler dans l'urgence à l'approche de l'échéance."

Il conseille de recueillir le plus d'information possible, très tôt dans le processus. "Ce n'est pas toujours évident, surtout quand l'entreprise est décentralisée. Alors, il ne faut pas attendre."

Pour donner une idée de ce que l'obligation de divulgation peut représenter, il indique que les rapports annuels des sociétés européennes comptent de deux à trois fois plus de pages depuis l'adoption des normes IFRS.

> Offrez de la formation

Formez les gens le plus tôt possible, y compris ceux qui ne travaillent pas à la comptabilité. Les cadres supérieurs doivent être formés sur les messages clés à communiquer aux analystes, aux médias et aux actionnaires. Les responsables des relations avec les investisseurs doivent aussi recevoir une formation. Enfin, les membres du comité de vérification devront avoir une connaissance suffisante des IFRS pour pouvoir juger de la pertinence des méthodes comptables choisies par la direction.

> Informez analystes et actionnaires

Il y a eu des lacunes à cet égard en Europe, selon Philippe Thieren. Mais à la décharge des entreprises de là-bas, peu d'exigences leur étaient faites à cet égard. Les autorités de contrôle canadiennes, au contraire, exigent que les entreprises fournissent des informations sur les effets de la conversion dans leurs rapports de gestion intermédiaires et annuels.

"Ne lésinez pas sur cet aspect, exhorte l'associé de PricewaterhouseCoopers. Ce n'est pas parce que le langage financier change que la santé de votre entreprise change aussi." Les analystes et les investisseurs doivent pouvoir faire la différence entre les changements causés par les nouvelles normes et ceux qui résultent de la performance. Et pour cela, les explications doivent être claires et détaillées.

La teneur des explications variera d'une société à l'autre. "Si les analystes se concentrent sur la croissance des revenus et que la nouvelle présentation des états financiers se traduit par une chute des revenus, il faut insister là-dessus", donne en exemple Philippe Thieren.

dossiers@transcontinental.ca

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