" Pour réussir dans le Web 2.0, il faut être ouvert et transparent "

Publié le 08/11/2008 à 00:00

" Pour réussir dans le Web 2.0, il faut être ouvert et transparent "

Publié le 08/11/2008 à 00:00

La crise financière n'a pas révolutionné la façon dont les internautes utilisent et perçoivent le Web. Le Web 2.0 authentique, celui qui mise sur l'interactivité, n'est pas mort.

Les sites qui réussiront à répondre aux attentes des clients, à être de véritables entrepreneurs 2.0, traverseront le tumulte actuel.

Qui de mieux pour en parler que Evan Prodromou, un entrepreneur qui a réussi à bien vendre le premier portail 2.0 qu'il a fondé, Wikitravel, et qui entend rééditer cet exploit avec Identi.ca.

Arrivé à Montréal en 2002, après avoir roulé sa bosse autant dans de jeunes pousses technologiques de la Silicon Valley que chez des géants comme Microsoft, Evan Prodromou n'a pas mis beaucoup de temps à s'acclimater à sa nouvelle vie et à sa ville d'accueil.

En 2003, il lance, avec sa femme, Michele Ann Jenkins, Wikitravel.org, un Wikipédia du voyage, qu'il revend, trois ans plus tard, pour un peu moins de 10 millions de dollars américains à Internet Brands (Nasdaq, INET, 6,36 $ US).

M. Prodromou ne s'est pas assis sur ses lauriers. En juillet, il a lancé Identi.ca, un site de microconversation calqué sur le succès américain Twitter. Six mois après son lancement, Identi.ca pointait déjà au 94 000e rang mondial, avec 2 000 utilisateurs actifs.

Journal Les Affaires - Quelles sont les principales qualités que doit posséder un entrepreneur qui cherche le succès dans le Web 2.0 ?

Evan Prodromou - Il doit avant tout très bien maîtriser les technologies, les services et le marché du Web 2.0. Il doit baigner dans ce domaine, posséder des pages personnelles sur Facebook, avoir des comptes sur Twitter, exploiter un blogue référencé chez Technorati ou encore chez Del.icio.us, consulter Wikipédia et y contribuer, écrire des nouvelles sur Digg, publier des vidéos sur YouTube, etc.

Il est important qu'il fasse comme ses clients ou les visiteurs potentiels de son portail, qu'il se mette dans leur peau afin de les comprendre et de faire partie de leur monde.

Deuxièmement, il doit être bien conscient que le site ou le service Internet qu'il lancera ne lui appartiendra plus. L'internaute doit pouvoir se dire que le site est le sien et que ce n'est pas quelque chose qu'on lui impose. On doit tout faire pour qu'il se sente un participant et que le site s'améliore grâce à ses efforts.

JLA - Le Web 2.0, c'est l'ère de l'ouverture. Cette caractéristique doit-elle être aussi celle de l'entrepreneur ou de l'entreprise Internet ?

E.P. - En effet, il est important que l'entrepreneur et l'entreprise soient ouverts et transparents. Il n'est plus possible de se cacher derrière un produit ou une raison sociale. Ils doivent avoir une présence personnelle sur le Web. Ils doivent pouvoir répondre aux demandes des internautes de manière très personnalisée, entamer une véritable discussion.

JLA - La société de capital de risque californienne Sequoia Capital conseille à une centaine d'entrepreneurs du Web 2.0 de se serrer la ceinture en ce moment. Qu'en pensez-vous ?

E.P. - Cela aurait dû être le cas en tout temps. Plusieurs l'ont oublié. Sur Internet, tout change à une vitesse folle. Il est important que l'entrepreneur se concentre sur le site ou le service qu'il exploite. Pour cela, il doit rester virtuel le plus longtemps possible et tenter de limiter les contraintes et les frais propres aux entreprises traditionnelles (loyer, gestion d'un grand nombre d'employés, utilisation de technologies et de logiciels propriétaires coûteux, etc.). La gestion de l'exploitation courante, par exemple, peut lui faire perdre beaucoup de temps, et s'il perd du temps, il risque de perdre son élan sur Internet.

JLA - Le site ou le service Web 2.0 doit lui aussi présenter plusieurs caractéristiques essentielles, je présume.

E.P. - Il doit bien sûr offrir une zone participative où l'utilisateur peut créer un profil et publier son contenu.

Il doit aussi comporter les derniers outils de partage et de communication Web 2.0 qui permettent de profiter pleinement de l'effet réseau et du bouche-à-oreille, très présents désormais sur le Web. Ces deux effets font souvent la différence entre le succès et l'échec.

Enfin, ce n'est pas important que le service soit totalement révolutionnaire. Il peut très bien s'inspirer d'un autre succès du Web 2.0. La clé est que le portail ou le service comporte un élément différenciateur qui lui permette de percer et devenir le deuxième ou le troisième dans son marché.

Le monde et Internet sont vastes et il y a de la place pour plus d'un YouTube ou d'un Twitter.

jerome.plantevin@transcontinental.ca

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