" Notre technologie de vidéo 360° sera sur les cellulaires en 2011 "

Publié le 01/11/2008 à 00:00

" Notre technologie de vidéo 360° sera sur les cellulaires en 2011 "

Publié le 01/11/2008 à 00:00

Observer avec une seule caméra fixée au plafond tout ce qui se passe dans une pièce sans en perdre une miette est un défi technologique peu ordinaire. C'est pourtant le genre de prouesses que réussit ImmerVision, grâce à ses logiciels d'imagerie panoramique.

Après avoir implanté ses produits sur des sites Internet et dans des systèmes de vidéosurveillance, l'entreprise de Montréal s'apprête à adapter ses produits pour qu'ils soient utilisables sur un téléphone cellulaire, un ordinateur portable ou une Webcam. Vos ados vont adorer !

" Notre technologie sera offerte pour les webcams et les portables à la fin de 2009 ou au début de 2010, et sur les cellulaires, en 2011 ", dit Pascale Nini, présidente et chef de la direction d'ImmerVision. L'entreprise a reçu, en 2007, le prix de l'innovation technologique de l'année en Amérique du Nord remis par la société américaine de consultants Frost & Sullivan. Depuis la fin de 2000, ImmerVision a déposé sept brevets mondiaux.

Les utilisateurs pourront ainsi transmettre et recevoir par téléphone une vidéo où l'on pourra voir plusieurs personnes présentes dans une même pièce, même si elles sont dispersées. Comment réussir à créer une telle vision panoramique ? Avec une lentille qui capte l'environnement dans sa globalité et un logiciel qui permet de visualiser en mêmes temps plusieurs angles de vue dans des fenêtres différentes.

Quatre marchés ciblés

Le premier marché ciblé par Mme Nini est le multimédia panoramique. Quatre millions de personnes ont téléchargé ses algorithmes de visualisation pour des visites virtuelles. Par exemple, le site Internet du Sénat français utilise la technologie d'ImmerVision. Dans ce marché, la PME offre gratuitement ses algorithmes pour faire la promotion de la vidéo panoramique.

Le deuxième marché est celui de la vidéosurveillance. Une seule caméra avec une lentille 360° suspendue au plafond permet de voir les quatre murs d'une pièce.

Les applications sur mesure constituent le troisième marché cible. Là, ce sont surtout les industries de l'automobile et de la défense qui intéressent la PME. Par exemple, une petite lentille fixée au pare-chocs avant d'une auto permettra au conducteur de voir beaucoup plus loin à gauche et à droite aux intersections. " Nos premières lentilles seront installées sur des voitures en 2010, précise Mme Nini. Et nous travaillons déjà avec les défenses canadienne, américaine et française. " La PME s'est entendue avec des fabricants de modules de caméras et de capteurs.

Le quatrième marché est celui des communications de masse (téléphones cellulaires, ordinateurs portables et webcams). Mme Nini discute déjà avec des fabricants.

L'entreprise de 20 personnes vend des licences de production et de distribution à des distributeurs, installateurs, intégrateurs et manufacturiers d'équipement, au Canada, en Europe et en Asie. " Notre technologie se trouve déjà dans des prisons, des succursales bancaires, des édifices gouvernementaux et des commerces de détail ", précise Mme Nini. Parmi ses clients, les Services correctionnels du Canada, l'aéroport Paris-Charles de Gaulle, le Casino de Monaco, et certaines caisses populaires Desjardins.

Un conseil

" Ne jamais perdre de vue le sommet de la montagne, malgré les obstacles qui jonchent le chemin. "

Le financement

ImmerVision s'est financée en intéressant des investisseurs privés, une trentaine en tout, provenant du Canada, d'Europe et d'Asie. Mme Nini, Jean-Claude Artonne, inventeur de la technologie, et quelques employés clés contrôlent la PME par l'entremise d'une société de gestion. M. Artonne n'est plus actif dans l'entreprise. " Je ne voulais pas de fonds institutionnels comme partenaires, souligne Mme Nini. Ils veulent souvent le contrôle de la société et la déprécient pour payer les actions moins cher. "

Est-ce que ça s'est passé comme prévu ?

" Nous savions que notre technologie serait longue à développer. Mais après les attentats du 11 septembre 2001 à New York, plus aucun investisseur ne voulait nous financer. Pendant un an, ça été la traversée du désert. "

Comment l'idée lui est-elle venue ?

Pascale Nini, 37 ans, est née à Biarritz, au pays Basque français. Après avoir pratiqué la psychologie pendant quelque temps, elle rencontre, en 2000, Jean-Claude Artonne, un inventeur qui a en tête une technologie d'imagerie 360°. Séduite par l'idée, elle recrute des investisseurs, investit de son propre argent, et aide M. Artonne à structurer ImmerVision.

À la fin de 2002, Investissement Québec vante auprès de Mme Nini les avantages fiscaux offerts au Québec, la proximité de deux leaders de l'optique - l'Institut national d'optique de Québec et le pôle optique de Rochester, dans l'État de New York - et du marché américain, qui représente 40 % du marché mondial de la technologie panoramique. Il n'en faut pas plus pour convaincre les fondateurs de déménager ImmerVision de la France à Montréal. Après six ans de R-D, la PME commence la commercialisation en 2007.

Dans cinq ans ?

" Nous sommes déjà le leader mondial dans les technologies d'imagerie panoramique. Dans cinq ans, notre technologie sera intégrée à toutes les applications de vidéo et de photographie ", dit la dirigeante, qui affirme qu'aucun de ses concurrents ne fabrique des lentilles 360° adaptables à des caméras ordinaires.

dominique.froment@transcontinental.ca

À la une

Il faut concentrer les investissements en R-D, dit le Conseil de l’innovation du Québec

24/04/2024 | Emmanuel Martinez

L’État devrait davantage concentrer les investissements en R-D dans certains secteurs, selon le Conseil de l’innovation.

Repreneuriat: des employés au rendez-vous

23/04/2024 | Emmanuel Martinez

REPRENEURIAT. Le taux de survie des coopératives est bien meilleur que celui des entreprises privées.

De nouvelles règles fiscales favorisent le repreneuriat familial

Édition du 10 Avril 2024 | Emmanuel Martinez

REPRENEURIAT. Elles devraient stimuler le transfert d'entreprise à des proches.